Les stratégies de contrôle coercitif des agresseurs

S’inspirant de la roue du pouvoir et contrôle élaborée par le Domestic Abuse Intervention Program de Duluth, Minnesota ; la Doctoresse Clare Murphy en créé une version plus complète en 2002.

Suite à de longues années de recherches et d’interviews auprès de femmes victimes de violences domestiques et de conjoints maltraitants, Clare Murphy souhaitait clarifier les techniques utilisées par les agresseurs pour dominer, contrôler, contraindre leur(s) victime(s).

Clare Murphy souligne également le rôle de la propagande misogyne culturelle et sociale au sein des violences domestiques.

Traduit avec la thérapeute Stéphanie Vuilquez avec l’autorisation et le soutien de Clare Murphy, nous vous exposons les Tactics of Coercive Control Used by Men against Intimate Female Partners.

  • Lui seul décide la manière, le lieu et le contenu des communications.
  • Si une stratégie ne fonctionne pas, il change pour une autre. 
  • Ce qui compte pour lui ce n’est pas ce qu’il fait, mais ce qu’il y gagne. 
  • Elle n’est pas autorisée à le contredire. 
  • Il fixe les règles et prend toutes les décisions importantes.
  • Il monopolise le temps et l’énergie de sa compagne. 
  • Ses envies à lui sont plus importantes. 
  • C’est le plus souvent lui qui reçoit (des services, du soin…).
  • Il agît comme bon lui semble, aux dépens de sa compagne.
  • Il prétend avoir toujours raison et a toujours le dernier mot. 
  • Il n’informe pas sa compagne de certains aspects de sa vie, comme un nouveau travail, activité, les personnes avec qui il passe du temps. 
  • Il est toujours trop fatigué, occupé ailleurs – aucune activité en collaboration ou faite ensemble (comme le partage des tâches domestiques). 
  • Il restreint le pouvoir de décision de sa compagne. 
  • Il fait pression sur sa compagne pour emménager ensemble, alors qu’elle n’est intuitivement pas prête.
  • Il dit que si elle l’aimait vraiment, elle ferait ce qu’il veut.
  • Il dit qu’il s’en fiche, qu’elle peut faire ce qu’elle veut, puis rend tout ce qu’elle entreprend difficile. 
  • Il cache des choses, éteint son réveil pour qu’elle arrive en retard au travail. 
  • Lavage de cerveau – culpabilisations, manipulations (gaslighting), lui fait croire qu’elle est folle. 
  • Il l’empêche de clarifier ses messages contradictoires. 
  • Si elle se replie sur elle-même il la punit, si elle lui tend la main il la rejette. 
  • Il est charmant en public, violent en privé. 
  • Il remet en question toutes ses opinions / jugements. 
  • Il déclare l’aimer, mais ses actions ne correspondent pas à ses mots. 
  • Il manipule avec des mensonges, bouderies, crises de colère. 
  • Il parle irrespectueusement de ses anciennes compagnes. 
  • Il menace ou tente de se suicider comme chantage émotionnel. 
  • Il exige qu’elle lui obéisse, tout en faisant pression sur elle pour qu’elle désobéisse aux règles en dehors de la relation, qu’elle enfreigne la loi. 
  • Il change d’humeur soudainement (souffle le chaud et le froid). 
  • Il refuse de la laisser travailler. 
  • Il fait en sorte qu’elle soit en retard à ses rendez-vous. 
  • Il agit comme si elle pouvait faire ce qu’elle veut, puis se met en colère lorsqu’elle le fait. 
  • Il attend d’elle qu’elle demande la permission. 
  • Il la dissuade de ses propres intérêts. 
  • Il empêche ses activités spirituelles et créatives. 
  • Il s’immisce et interrompt ses activités. 
  • Il la prive d’intimité. 
  • Il surveille ses déplacements. 
  • Il exige qu’elle rende des comptes sur son temps. 
  • Il utilise la colère, le chantage émotionnel tel que les crises et le silence, pour restreindre les activités de sa compagne. 
  • Il lui met la pression pour qu’elle soit comme lui, nie ses préférences individuelles. 
  • Il sabote son utilisation de la voiture, par exemple en laissant une petite quantité d’essence dans le réservoir, prenant les clés de voiture, ne réparant pas la voiture ou vendant la voiture sans son consentement. 
  • Il lui dit qu’elle fait plus attention à ses ·ami-es, à sa famille et ses animaux qu’à lui. 
  • Il exige de la loyauté envers lui, non envers les autres. 
  • Il la dissuade de voir sa famille et ami-es. 
  • Il l’insulte si elle passe du temps avec ses ami-es. 
  • Il retourne famille et ami-es contre elle. 
  • Il lui dit que sa famille et ami-es s’en fichent d’elle. 
  • Il est malpoli et dédaigneux avec les invité·es, refuse de participer aux événements sociaux. 
  • Il lui dit qu’il est la seule personne qui la comprend et qui l’aime. 
  • Il tente de diviser pour mieux régner en provoquant jalousies et rivalités. 
  • Il dit que ce qu’elle fait le rend jaloux donc insiste pour qu’elle ne le fasse plus. 
  • Il l’harcèle à propos de tromperies inventées. 
  • Il contrôle les informations entrantes, incluant l’accès à internet, ce qu’elle lit et regarde sur la télévision ou l’ordinateur. 
  • Il demande que les difficultés au sein de la relation soient tenues secrètes. 
  • Il déménage de ville en ville (et la contraint à le suivre). 
  • Il l’amène et vient la chercher au travail, afin que ses collègues ne se fassent aucune “idée”. 
  • Il surveille électroniquement avec qui elle passe son temps. 
  • Sur-protection et “attentions” par exemple il appelle souvent au téléphone ou vient à l’improviste à son travail pour “vérifier que tout va bien” ; il essaie de la garder à la maison en disant qu’il s’inquiète lorsqu’elle n’est pas là, comme en la suppliant de ne pas sortir seule « pour ne pas qu’elle soit violée » ; il lui dit qu’elle n’aura plus jamais à travailler parce qu’il veut prendre soin d’elle.

Cyber-cruauté

  • Il utilise divers appareils électroniques (smartphones, caméras de téléphones, enregistreurs) pour se moquer, harceler, tourmenter, surveiller, espionner, intimider, contraindre et contrôler. 
  • Il utilise les réseaux sociaux, emails, messages, salons de discussions, tweets, sites internet et autres technologies pour contrôler sa compagne. 
  • Il publie le numéro privé de sa compagne et d’autres détails privés pour une vente en ligne. 
  • Il se fait passer pour elle en ligne en utilisant son pseudo ou son mot de passe. 
  • Il répand des messages dénigrants, des fausses rumeurs et des informations confidentielles pour embarrasser, humilier et diffamer sa compagne ou ex.  
  • Il lui dit qui elle peut “ajouter en amis” ou “suivre” sur les réseaux sociaux.
  • Il utilise son statut Facebook et autres réseaux sociaux pour écrire des affirmations dégradantes à propos de sa compagne ou ex. 
  • Il crée des sites internets/forums, comme des salons de discussion ou des comptes twitter, pour écrire des messages violents à propos de sa compagne ou ex et des personnes proches d’elle. 
  • Sexto : il poste des images sexuelles, nues ou des vidéos de sa compagne ou ex sur les réseaux sociaux. 
  • Il envoie des messages non sollicités à sa compagne ou ex, ainsi qu’à ses ami-es, famille, employeur-euse. 

Cyber-harcèlement 

  • Il vole ou la force à dévoiler ses mots-de-passe. 
  • Il insiste pour qu’elle soit toujours joignable et disponible au téléphone. 
  • Il exige qu’elle lui envoie des photos d’elle nue et sexualisée (nudes).
  • Il utilise des enregistrements, photos et vidéos pour la faire chanter. 
  • Mobilité réduite : il sabote ou retire ses aides électroniques et de communication. 
  • Malentendante : il interfère avec ses possibilités d’utiliser des télécommunications adaptées. 
  • Malvoyante : il sabote ou retire son équipement en braille. 
  • Il enregistre les violences sexuelles qu’il lui impose et menace de les poster en ligne. 
  • Il la contraint à lui céder son téléphone pour qu’il en inspecte le contenu. 
  • Il utilise manipulations et intimidations si elle diffère ses réponses aux messages. 
  • Il envoie des emails non sollicités, menaçants, violents. 
  • Il trafique sa boite mail, vérifie les dossiers “Envoyés” et “Supprimés”. 
  • Il lui envoie par mail des virus informatiques. 
  • Il utilise les spams pour intentionnellement submerger la boîte mail de sa compagne ou ex de courriers indésirables. 
  • Mail piégé : il envoie des mails à rallonge, considérables, qui remplissent toute la mémoire de l’ordinateur.

Cyber-traque

  • Voyeurisme digital : il utilise différentes technologies pour la surveiller. Par exemple, il installe des caméras et micros, ou met sa ligne téléphonique sur écoute. 
  • Il envoie consciemment une quantité excessive de messages texte ou vocaux, appelle sans arrêt. 
  • Il espionne fréquemment le téléphone de sa compagne, vérifie ses contacts, messages, appels, audios et photos. 
  • Il utilise un GPS pour suivre les déplacements de sa compagne. 
  • Il utilise l’identifiant d’appel de sa compagne sur son téléphone pour la suivre et la traquer. 
  • Malentendante : il surveille son historique de télécommunication et de services de livraisons pour la traquer. 
  • Il fouille internet en recherche de n’importe quelle information personnelle relatant sa compagne ou son ex, comme les détails pour la contacter, sa localisation géographique, ses mots de passe. 
  • Il accède à son compte bancaire pour surveiller ou utiliser son argent. 
  • Il suit et surveille ses déplacements en ligne. 
  • Il utilise les identifiants de sa compagne pour se connecter sur ses réseaux sociaux, forums en ligne et autres salons de discussions.
  • Il installe des logiciels, comme des logiciels espions, pour détecter des informations comme les noms d’utilisateur ou mot-de-passe envoyés ou reçus depuis l’ordinateur de sa compagne ou ex ; pour enregistrer ses tentatives de suppressions d’emails ou d’historiques internet. Il installe ces logiciels en accédant directement à l’ordinateur de sa compagne ou en les dissimulant via une pièce-jointe d’un email. 
  • Il installe du matériel informatique, comme un carnet de bord des touches du clavier, pour surveiller avec qui sa compagne communique, si et où elle cherche du soutien et des conseils. 
  • Il refuse soin, respect, approbations, affection et soutien. 
  • Il agît comme si sa compagne n’avait aucune valeur. 
  • Il l’ignore quand elle débute une conversation. 
  • Il promet de l’aider puis “oublie” ou aide avec des conditions d’utilisations. 
  • Il aide d’autres personnes mais pas sa compagne. 
  • Il se plaint de sa compagne ou la dénigre si elle est bouleversée ou en demande de soutien émotionnel. 
  • Il manque d’empathie. 
  • Il menace sa compagne de l’abandonner s’il ne fait pas comme bon lui semble, ou rend émotionnellement difficile lorsqu’elle veut ou a besoin de partir. 
  • Il exploite les confessions intimes de sa compagne et les utilise comme armes. 
  • Il agit avec cruauté, puis dit que sa compagne est trop sensible et ne comprend pas l’humour. 
  • Il est négligent et indifférent, par exemple il ignore sa compagne lorsqu’elle a besoin d’aide, est fatiguée, est submergée de travail ou malade. 
  • Attitudes passives agressives. 
  • Mensonges chroniques et duplicité. 
  • Il n’a pas les meilleurs intérêts de sa compagne à cœur. 
  • Il n’est pas disponible pour la famille. 
  • Il critique ses forces et ses accomplissements. 
  • Il l’a diminue, l’insulte.
  • Il corrige ce que sa compagne dit ou fait. 
  • Il l’a prive de sommeil, de nourriture, de soins médicaux. 
  • Il l’humilie et l’embarrasse en public. 
  • Il fait du chantage émotionnel pour qu’elle se sente égoïste ou coupable de poursuivre ses propres intérêts. 
  • Il lui dit que leur relation est le mieux qu’elle puisse espérer. 
  • Il menace de diverses raisons expliquant pourquoi elle ne pourra jamais partir. 
  • Il utilise la colère pour dégrader ou couper les idées de sa compagne. 
  • Il rabaisse, se moque des traditions/croyances culturelles ou spirituelles de sa compagne. 
  • Il essaie d’empêcher sa compagne de participer à sa pratique spirituelle, d’aller à l’église/au temple. 
  • Il détruit des objets d’une importance spirituelle ou des textes sacrés appartenant à sa compagne. 
  • Il l’a force à participer à des pratiques spirituelles s’opposant à ses croyances. 
  • Il attaque son âme, son esprit intérieur, son désir de se développer. 
  • Il l’empêche de poursuivre ses rêves, passions et potentiels (spirituels, intellectuels, émotionnels, professionnels, créatifs…). 
  • Campagne de harcèlement : il conduit près de la maison de son ex-compagne, laisse des mots sur son pare-brise, la prend en photo sans son consentement, la prévient que des choses mauvaises risque d’arriver, lui rend des services sans sa permission, laisse des cadeaux non voulus, lui passe des coups de téléphone non voulus. 
  • Il entre chez son ex-compagne lorsqu’elle n’est pas là et touche à ses affaires.  
  • La visite des enfants s’accompagne de harcèlement contre l’ex-compagne. 
  • Interminables procédures judiciaires dans le but de diminuer les ressources financières et émotionnelles de son ex-compagne. 
  • Négociations pour la garde des enfants et le partage des propriétés ayant lieu dans un climat de peur et de chantage. 
  • Il influence les soutiens potentiels de son ex-compagne, leur faisant croire qu’il n’a rien fait de mal et qu’elle est folle. 
  • Tout en isolant son ex-compagne des autres, il refuse de sortir de sa vie comme elle le demande. 
  • Il refuse de s’engager avec elle, mais l’empêche de construire une relation proche avec un autre partenaire. 
  • Cyber-violences, cyber-surveillance, GPS et autres technologies pour surveiller son ex-compagne. 

Application du privilège masculin à travers : 

  • Les services sociaux : il menace de dire aux services sociaux qu’elle est une mauvaise mère. 
  • Le système légal : il utilise des incessantes et fréquentes batailles pour la garde des enfants pour atteindre son ex-compagne. Il utilise des failles dans le système légal, par exemple en sachant qu’il peut s’en sortir malgré un non-respect de l’interdiction d’approcher. Il menace de cacher des drogues chez elle et de prévenir la police. 
  • La pension alimentaire : il trouve un moyen de ne pas payer ce soutien financier à son ex-compagne. 
  • Le système de santé mentale : il tente de convaincre sa compagne ou ex qu’elle a besoin d’un psychiatre. 
  • Le système de genre : il commente/agit pour dénigrer ses capacités/sa valeur selon son sexe. Il fait des remarques rabaissantes a propos des femmes et des blagues sexistes. 
  • Le système religieux : il dit à sa compagne qu’elle doit lui obéir parce que la Bible/le Coran/les Vedas/le Livre de Mormon etc. le dit. Il affirme que Dieu n’autorise pas le divorce. Il mésutilise des doctrines religieuses pour justifier contrôle coercitif et abus.
  • Les groupes pour conjoints violents : il lui dit combien elle est chanceuse puisque ses violences à lui ne sont rien comparées à celles d’autres hommes. Il mésinterprète le suivi thérapeutique et lui dit que ses actions à elle sont violentes psychologiquement. Il apprend à utiliser un plus grand nombre de stratégies. 
  • Le lieu de travail : il cache des informations à propos des horaires/services pour qu’elle ne puisse pas organiser de garde d’enfant/crèche. Il change constamment de lieu de travail pour que la survivante ne puisse pas prendre un emploi. 
  • Utilisation du statut social de sa compagne comme excuse pour la violenter puisqu’il est jaloux/intimidé par ses compétences. 
  • Utilisation de préjugés sociétaux pour renforcer son pouvoir. Il dit à sa victime qu’elle mérite les violences puisqu’elle n’est qu’une femme (sexe), qu’une Maori/Noire/indienne/Aborigène/Hispanique (race) ; qu’une enfant (âge) ; qu’une mère (non gagne-pain) ; qu’elle ne serait nulle part sans lui (richesse) ; qu’elle ne peut même pas se lever et partir (handicap) ; qu’elle n’est qu’une grosse truie (image du corps) ; qu’elle est stupide (éducation) ; qu’elle n’est qu’une épouse sur catalogue (immigration). 
  • Utilisation de failles dans le système d’immigration : il utilise sa citoyenneté ou ses droits de résidence. Il dit à sa compagne qu’elle n’a aucun droit puisqu’elle n’est pas née ici, menace de la faire déporter. Il lui dit qu’elle sera brûlée, tuée si elle retourne dans son pays de naissance. Il utilise la situation non régularisée de la survivante comme arme pour la contrôler. Il menace d’avoir le nom de la survivante retiré de la demande de résidence. Il contrôle/détruit son passeport et autres documents. Il menace de prendre ses enfants. Il ne remplit pas bien les papiers de statut d’immigrant/VISA. Il l’isole des autres personnes parlant la même langue, refuse de la laisser apprendre la langue du pays où elle vit. Il mésinterprète sa culture pour prouver la supériorité et les droits masculins.
  • Il se victimise. 
  • Il minimise – affirme que ses violences n’étaient pas si graves. 
  • Il utilise rationalité et raisonnement, par exemple en rappelant à la survivante un moment où il avait raison et elle avait tort. 
  • Il dénie la responsabilité de ses actes. 
  • Il accuse la suivante, déforme la réalité pour la faire apparaître responsable.
  • Il accuse le stress, les drogues, l’alcool, son éducation…comme causes de ses violences. 
  • Lorsqu’elle lui fait un retour sur sa conduite, il démonte la personnalité de la survivante. 
  • Il prévient la survivante que si elle le quitte, il fera une tentative de suicide et qu’elle en sera responsable. 
  • Il empêche tout changement. 
  • Il ‘oublie’ très convenablement les promesses, accords, et évènements violents. 
  • Il dit à sa nouvelle compagne que (sa) ses précédentes compagnes étaient violentes. 
  • Il punit ou prive les enfants lorsqu’il est en colère contre la survivante. 
  • Il la culpabilise à propos des enfants. 
  • Il dit qu’il ne péterait pas un câble si elle gardait les enfants silencieux. 
  • Il sape ses relations avec ses enfants. 
  • Il la rabaisse volontairement devant ses enfants. 
  • Il force les enfants à participer aux violences contre elle, par exemple en l’insultant. 
  • Il lui dit qu’elle est une mauvaise mère. 
  • Il menace de kidnapper les enfants si jamais elle le quitte. 
  • Une fois séparés, il utilise les enfants pour porter des messages à la survivante et la harceler durant les visites. 
  • Il change ou annule ses visites/gardes pour atteindre la survivante. 
  • Il demande aux enfants d’espionner ou d’interroger la survivante. 
  • Il utilise les enfants comme pions pour la forcer à se remettre en couple avec lui. 
  • Il assassine les enfants pour la punir. 

Il contrôle l’argent : 

  • Il empêche la survivante de prendre un emploi. 
  • Il empêche la survivante d’avoir son propre compte bancaire, l’oblige à demander la permission pour avoir ou pour dépenser de l’argent, surveille combien elle dépense et ce qu’elle dépense, ou la prive de son argent. 
  • Il lui donne tout ce qu’elle veut, mais lui rappelle constamment qu’elle ne pourrait pas avoir un tel train de vie sans lui. 
  • Il fait de la fraude d’identité pour voler depuis le compte bancaire de la survivante. 
  • Il exclue la survivante de toutes les décisions financières importantes, refuse qu’elle ait accès aux informations à propos de leur situation financière. 

Il insiste pour qu’elle soit en charge de l’argent : 

  • Il rend la survivante responsable de tenir les comptes bancaires, puis demande à ce qu’elle lui donne de l’argent pour tout ce qu’il veut, quand il le veut, peu importe le budget. 
  • Il l’a culpabilise s’il n’y a pas assez d’argent. 
  • Il utilise de manière inappropriée les fonds familiaux, force la survivante à le sortir de ses propres difficultés financières. 
  • Il refuse de travailler, créant des difficultés financières extrêmes. 
  • Il prend de l’argent du portefeuille de la survivante, ou vole ses possessions et les vend.  
  • Il exige une relation sexuelle lorsque la survivante n’en désire pas. 
  • Il exerce une pression sexuelle lorsqu’elle est malade ou lorsque cela met sa santé à elle en danger. 
  • Il insiste pour des contacts non désirés et inconfortables. 
  • Il supplie la survivante de se déshabiller lorsqu’elle n’en a pas envie. 
  • Il insiste pour qu’elle s’habille d’une manière plus sexualisée qu’elle n’en a envie. 
  • Il l’a manipule pour avoir une relation sexuelle en échange d’un cadeau ou d’un massage. 
  • Il refuse de faire ce qui plait sexuellement à la survivante, minimise l’importance de ses sentiments/désirs et refuse de lui donner de l’affection. 
  • Il fait des blagues sexuelles à propos de la survivante, devant les enfants et d’autres personnes. 
  • Il se moque de son corps. 
  • Il la compare, en la dénigrant, à des images pornographiques et à des précédentes partenaires. 
  • Il l’humilie et critique sa sexualité, l’appelle “frigide”ou “pute”. 
  • Il trompe la survivante avec d’autres femmes après s’être engagé dans une relation monogame. 
  • Il essaie de séduire ses amies et des membres de sa famille. 
  • Il la force à des actes sexuels dégradants en public. 
  • Il la force à avoir des relations sexuelles avec d’autres personnes pendant que lui regarde. 
  • Il la viole. 
  • Il refuse d’utiliser une contraception, la force à tomber enceinte contre sa volonté. 
  • Il la force à être avortée, l’empêche d’avoir des enfants. 
  • Il la force à entrer dans le système prosttitueur. 
  • Il garde une arme à vue ou à portée de main. 
  • Il menace verbalement, directement ou indirectement, de blesser/assassiner la survivante ou sa famille. 
  • Il bloque la porte pour qu’elle ne puisse pas partir, ou il refuse de partir. 
  • Il conduit dangereusement avec elle ou ses enfants dans la voiture. 
  • Il tente de lui faire faire une sortie de route.
  • Il utilise regards et gestes pour la terroriser (ce qui fonctionne facilement suite aux techniques de contrôle et de pouvoir, gestes apparemment innocents pour un témoin). 
  • Il menace de la violenter de nouveau, par exemple en chantage pour la forcer à retirer ses plaintes.
  • Il détériore la propriété, fait des trous dans les murs avec ses poings.  
  • Il violente les animaux de compagnie. 
  • Il lance des objets, mais pas directement sur elle. 
  • Il se met violemment en colère – cris, rage, accusations, s’excuse pour avoir “pété un cable”/”explosé” mais ne met rien en place pour que cela change. 
  • Intimidations, se tient physiquement au-dessus d’elle. 
  • Critiques rudes et non méritées. 
  • Il escalade la situation. 
  • Punitions par le silence, il refuse de discuter.  
  • La survivante est obligée de prendre en charge ses responsabilités, mais il n’est pas obligé de prendre en charge les siennes. 
  • Il se comporte de manière irresponsable. 
  • Il refuse de prendre des responsabilités concernant les finances, le travail domestique, et ses propres enfants. 
  • Il traite la survivante comme une servante, la surchargeant de tâches et responsabilités. 
  • Il agit comme s’il était le “Roi du château”. 
  • Il applique une répartition des rôles et des attentes genrée très stricte. Il refuse de faire des “tâches de femmes”. 
  • Il gifle, donne un coup de poing, bouscule, tabasse, frappe avec des objets, pousse, pince, donne un coup de pied, tire les cheveux, mord, étouffe, étrangle, assassine, tente de la noyer. Il lui crache dessus, griffe, tord ses bras, utilise des armes, ébouillante, brûle, la frappe dans le lit durant la nuit en affirmant avoir été endormi (pourtant à chaque fois que ceci arrive cela fait suite à une des actions de la survivante l’ayant mis en colère). Il la pousse contre un mur, le sol, la traîne sur le sol.

La majorité des violences n’est pas physique et ne laisse pas de trace visible. Le décryptage des stratégies des agresseurs est une étape cruciale pour se reconnaitre victime et se mettre en sécurité. Nous sommes de votre côté.

Nous vous encourageons à découvrir le site de Clare Murphy, SpeakOutLoud, pour plus d’analyses des violences conjugales et familiales.

Pour plus d’informations sur le contrôle coercitif, nous vous conseillons cette boîte à outil créée par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violences conjugales au Québec.

Quand le silence est d’ores… et déjà de la violence

La violence masculine est instrumentale et politique

Comme expliqué dans cet article, les violences masculines, notamment conjugales, n’ont rien d’accidentel ou d’irrationnel. Que ce soit sur le plan interpersonnel ou sociétal, qu’il s’agisse de violence physique, sexuelle, économique ou psychologique, ces violences masculines sont intentionnelles, instrumentales et politiques. Selon Lundy Bancroft, spécialiste des conjoints violents, si les exigences et les stratégies de contrôle peuvent varier en fonction des individus et du contexte socioculturel, la racine du problème reste fondamentalement la même : une vision du monde selon laquelle les femmes, a fortiori “la leur”, sont là pour les servir. La violence des hommes a pour finalité d’amener les femmes à se plier à leur volonté, à l’échelle individuelle et collective – l’une et l’autre se renforçant mutuellement. Contrairement à ce qu’ils veulent faire croire à leur partenaire après coup, lorsqu’un homme a recours à la violence dans une dispute, il ne “perd pas le contrôle”, bien au contraire : il l’exerce.

Nous souscrivons à l’analyse de Bancroft selon laquelle ces hommes conçoivent leurs relations de couple comme autant de guerres[1]. Chaque dispute constitue par conséquent à leurs yeux une bataille : “Si vous considérez une dispute avec votre partenaire comme une bataille, pourquoi ne pas utiliser toutes les armes que votre esprit est capable de concevoir ? L’état d’esprit sous-jacent rend ces comportements presque inévitables.”, affirme Lundy Bancroft[2]. Si ces hommes demandent pardon, ce n’est pas parce qu’ils sont sincèrement désolés, mais parce que leurs stratégies pour nier, minimiser ou inverser la responsabilité des faits ont échoué les unes après les autres et qu’ils sont à court de munitions – et l’adversaire ne perd rien pour attendre.

En finir avec le mythe de la “vraie violence”

Parce que la domination masculine intime est encore essentiellement lue sous un prisme psychologisant qui nie son caractère délibéré et politique, les formes de maltraitance les moins explicites passent généralement sous le radar des analyses de la violence. Lorsqu’elles font l’objet d’une théorisation, les formes de domination d’apparence plus passive et inoffensive sont généralement réduites à un simple problème de communication  et/ou à une difficulté des hommes à lutter contre les automatismes acquis à travers leur socialisation de genre. Tandis que la première explication renvoie implicitement aux femmes la responsabilité de mieux s’exprimer afin de résoudre ledit problème de communication, la seconde revient en quelque sorte à présenter les hommes comme des victimes du système de domination qui a été érigé par et pour eux, d’une part, et de leur violence, d’autre part. La négligence dont la majorité des hommes fait preuve dans le cadre conjugal, tant en matière de soin émotionnel que de travail ménager, est trop souvent l’objet de ce type d’analyses dépolitisantes.

En revanche, lorsqu’il est question de violences parentales contre les enfants, il est désormais plus communément admis que la négligence relève d’une forme de maltraitance. Il en va de même dans le cadre du couple hétérosexuel (et, plus largement, de toutes les relations où un lien affectif relie une femme à un homme) : la domination peut tout aussi bien s’exprimer par les hurlements, les coups ou les humiliations verbales que par des formes de violence plus feutrées et insidieuses. Les moyens varient, la finalité demeure : tirer le meilleur parti de la relation sans avoir à donner en retour plus qu’ils ne sont disposés à concéder. Toutes les stratégies passives de refus de partage égalitaire des tâches ménagères relèvent au fond de la même logique que les coups et les insultes : s’il y a une femme pour faire le sale boulot à leur place, alors ils s’arrangeront pour qu’elles le fassent. Ceux qui y parviendront sans avoir eu à lever le poing ou même la voix auront de surcroît le bénéfice de se voir et d’être vus comme des “mecs biens”. 

Pourtant, donner sans compter à une personne que l’on aime et qui, tout en prétendant également nous aimer, ne nous donne quant à elle qu’au compte-gouttes, est à la fois objectivement une injustice et subjectivement une source de grande souffrance. Devoir mendier des lessives et des messages de soutien à la personne qui est supposée être leur principal allié de vie mine l’estime de soi et érode la santé, psychique comme physique, des femmes. C’est une forme de violence, à la fois systémique et interpersonnelle.

Tout comme le mythe du “vrai viol”[3] le battage médiatique autour de la “vraie violence” conjugale participe de l’escamotage de toutes les autres formes de violences, pourtant les plus répandues, en les disqualifiant comme relevant bel et bien de la violence. Tout aussi infondé et nuisible que celui du “vrai viol”, le mythe de la “vraie violence” doit être combattu avec la même ferveur.

Le roi du silence

Attiser la colère de la femme au tison du silence…

Ainsi que l’ont notamment démontré Luis Bonino et Péter Szil[4], la torture psychologique par le silence fait partie de cet arsenal de contrôle et de représailles patriarcales qui n’est que très rarement analysé comme tel. Les hommes déploient le plus souvent cette stratégie suite à un reproche qui leur a été adressé par leur compagne, ou, parfois en amont, lorsqu’ils savent pertinemment qu’ils ont été pris en défaut et qu’ils sentent le reproche venir. Au lieu d’assumer la responsabilité de leurs actes, de demander pardon et de s’employer à ne plus jamais reproduire le comportement qui a fait souffrir la femme en question, ils la laissent alors mariner dans le silence pendant plusieurs jours.

Cette opération va à coup sûr déclencher peu ou prou l’enchaînement de réactions suivant : la femme ne comprend pas pourquoi la discussion s’est soudainement interrompue de manière unilatérale et sans la moindre explication, elle va ruminer la situation nuit et jour, regarder frénétiquement son téléphone toutes les deux heures – si ce n’est plus – en quête d’un indice qui pourrait l’aider à élucider l’énigme de ce si mystérieux silence, chaque fois avec l’espoir d’y trouver enfin la notification du message tant attendu, elle va serrer les dents pour ne pas relancer trop vite – ce qui la ferait à coup sûr passer pour impatiente/ faible/ hystérique/ obsédée – en se disant qu’il va bien finir par “se rendre compte”  et revenir de lui-même… en vain. Et, à force de ne pas voir arriver le message salutaire, comprenant confusément qu’il n’arrivera pas de lui-même, elle finit par “craquer” et sortir de ses gonds.

…pour ensuite l’accuser d’avoir le sang chaud !

Et ça, c’est du pain béni pour notre gredin : il va alors pouvoir détourner l’attention du problème initial, dont il est responsable, en se retranchant derrière l’excuse du légitime “besoin de temps”. Il avait juste besoin de prendre un peu de recul avant de revenir vers elle, et la voilà qui l’agresse alors qu’il essayait de faire les choses correctement. Et non, ce n’était pas 48h de silence radio, mais 47h52, il faut toujours qu’elle exagère. Il fait de son mieux, vraiment, mais chaque fois qu’il tente un truc pour arranger les choses, ça a l’effet inverse, ça les empire et ça, elle ne se rend pas compte à quel point ça le paralyse ! Et puis, si on va par-là, quoi qu’il fasse, ce n’est jamais assez bien à ses yeux, et peut-être qu’au fond, c’est ça, le problème : qu’elle est trop exigeante, éternellement insatisfaite, et/ou qu’elle ne l’aime pas tel qu’il est, même quand il fait de son mieux – autrement dit, qu’elle ne l’aime pas vraiment ! Et puis, elle a beau jeu de lui donner des leçons de “CNV”[5], elle qui laisse ses émotions se répandre sauvagement en lettres caps locks et point d’exclamations ou en beuglement inintelligibles ! 

Bref, il l’a prise en flagrant délit de colère. Et ça, les femmes savent que c’est une transgression du même ordre de gravité que celle dont Prométhée s’est rendu coupable : la colère, c’est réservé aux hommes. On ne s’en empare pas impunément[6].

Et le tour est joué : la conversation a déraillé sur le “pétage de plomb disproportionné” de la femme qui, elle, va se sentir coupable. Plonger brusquement une femme qui leur a exprimé de juste doléances dans un épais brouillard de silence est un choix – et un choix rationnel. Cette décision rompt les règles les plus élémentaires de la communication et témoigne d’un immense mépris pour la personne qui la subit : elle est si insignifiante que, même quand elle dit qu’il lui a fait du mal, elle ne mérite même pas une réponse, encore moins des excuses, un peu comme un lampadaire qu’on aurait percuté par inadvertance. L’explosion de colère logique et légitime qui en résulte n’aura plus qu’à être requalifiée comme disproportionnée pour créer une illusion de “1 partout, la balle au centre”, ce qui aura pour effet d’atténuer considérablement les reproches que la femme s’autorisera à faire à propos du “faux pas” à l’origine de cette sale histoire – quand elle n’y renoncera pas carrément, pétrie de honte d’avoir effectivement “perdu les pédales”. Dans le meilleur des cas, chacun.e présentera ses excuses à l’autre comme si les torts étaient équitablement partagés. Allez, drapeau blanc, faisons la paix, et repartons du bon pied… Jusqu’au prochain “faux pas” de monsieur, prélude à une nouvelle “danse avec l’ours”[7], danse macabre au cours de laquelle la femme se fera à nouveau immanquablement – et implacablement – marcher sur les pieds.

Silence, on tourne en rond !

Ce type de silence n’est pas le fruit d’une difficulté de l’homme à communiquer, mais, au contraire, un choix de non-communication destiné à mettre la femme en difficulté… et en déroute. Dans ce contexte, le silence est une arme, une arme qui blesse les femmes et qui permet aux hommes de sortir vainqueurs de ce qu’ils ont décidé de voir et de mener comme une bataille.

Et plus le cycle se répètera, plus les colères de la femme tendront à être intenses, hors de contrôle, et l’homme n’aura plus qu’à requalifier ce qui n’est qu’un effet de sa violence à lui comme étant l’expression de sa violence à elle. Il pourra même finir par prétendre qu’il s’inquiète pour elle et lui suggérer, plus ou moins subtilement, d’aller se faire soigner – c’est pour son bien qu’il dit ça. Ou alors, constatant qu’exprimer ses doléances ne sert au mieux à rien, au pire, ne fait qu’aggraver la situation, elle finira par y renoncer – “capituler”, comme disent beaucoup de femmes en couple avec un homme. Jusqu’à ce qu’être obligée de se convaincre continuellement que “ce n’est pas si grave, ça ne mérite pas une engueulade” ne lui pèse trop et que, de guerre lasse, elle se résolve à battre en retraite. C’est d’ailleurs parfois précisément l’effet recherché par l’homme : se débarrasser d’une femme trop exigeante à leur goût sans avoir à assumer les responsabilités d’une rupture ni passer pour “le méchant”, surtout s’il s’agit d’une période éprouvante pour la femme et où il serait mal vu par l’entourage de choisir ce moment pour la quitter.

Dans tous les cas, il aura gagné : il n’aura pas eu à assumer les conséquences de ses actes (ou de ses non-actes) ni à renoncer à des comportements confortables et avantageux pour lui, aussi douloureux soient-ils pour elle. Et si elle quitte le navire, il n’aura qu’à faire escale au prochain port pour en embarquer une autre et recommencer de plus belle avec elle.

Éviter l’écueil de la symétrisation

Nous tenons à préciser que cette analyse porte spécifiquement sur le silence entêté que des hommes opposent à une femme avec laquelle ils entretiennent un lien affectif, amoureux ou non, et n’a donc pas vocation à être généralisée à toutes les formes de difficultés à communiquer. Nous récusons en particulier toute transposition “copiée-collée” de cette grille d’analyse sur le silence des femmes en situation de conflit, laquelle repose sur des mécanismes non seulement différents, mais même précisément antagonistes lorsqu’il s’agit d’un litige avec un homme. Tandis que le silence des hommes est une arme, celui des femmes est bien souvent une blessure à vif. Il n’y a pas lieu de les symétriser.

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[1] Bancroft, L. (2003). Why Does He Do That?: Inside the Minds of Angry and Controlling Men. New York, Berkley Books, p. 348 (version epub).

[2] Ibid, p. 283 (version epub).

[3] Renard, N. (2018). En finir avec la culture du viol. Paris, Les Petits Matins.

[4]  Bonino, L. & Szil P. (2006). Everyday Male Chauvinism – Intimate Partner Violence Which Is Not Called Violence. Habeas Corpus Working Group, Stop Male Violence Project, Budapest.

[5] Communication Non Violente.

[6] Voir par exemple : Malatesta-Magai C., Jonas R., Shepard B., Culver L. C. (1992). Type A behavior pattern and emotion expression in younger and older adults. Psychology and Aging, 7(4) : 551-561 ; Cox D.L., Stabb S. D., Hulgus J. F. (2000). Anger and Depression in Girls and Boys: A Study of Gender Differences. Psychology of Women Quarterly. 24(1) : 110-112 ; Potegal M. & Archer J. (2004). Sex differences in childhood anger and aggression. Child and Adolescent Psychiatric Clinics of North America. 13(3) : 513-528 ; Barrett, L. F., & Bliss-Moreau, E. (2009). She’s emotional. He’s having a bad day: Attributional explanations for emotion stereotypes. Emotion, 9(5), 649–658 ; Salerno J. M. & Peter-Hagene L. C (2015). One angry woman: Anger expression increases influence for men, but decreases influence for women, during group deliberation.  Law and Human Behavior,39(6) : 581-92 ; Salerno, J. M., Phalen, H. J., Reyes, R. N., & Schweitzer, N. J. (2018). Closing with emotion: The differential impact of male versus female attorneys expressing anger in court. Law and Human Behavior, 42(4), 385–401 ; Chemaly, S. L. (2018). Rage becomes her : The power of women’s anger. Simon & Schuster.

[7] Dufresne, M. (2002). La danse avec l’ours : Entretien avec le psychologue québécois Rudolf Rausch. Nouvelles Questions Feministes, 21(3) : 28-46, en ligne.

Un homme peut-il être un conjoint violent malgré lui ?

À l’heure où des avocats trouvent aisément à faire éditer leurs plaidoyers larmoyants en faveur de conjoints féminicidaires et où d’autres, parvenus à se hisser au sommet de la chaîne judiciaire, prétendent nous faire croire que des casques de réalité virtuelle peuvent transformer des conjoints agresseurs en des partenaires de vie empathiques, il nous a semblé nécessaire de faire un point sur la question des violences conjugales, grandes pourvoyeuses de psychotraumatismes.

La violence conjugale est structurelle

Rappelons tout d’abord avec Lucile Peytavin que, en France comme ailleurs, l’intégralité des formes de violences sont essentiellement commises par des hommes[1]. Cette distribution statistique n’a rien d’accidentel : la violence est à la fois le produit et le principal outil de reproduction de la domination masculine en tant que système social

En effet, des (pré)historien· nes ont démontré que les violences de masse sont apparues de manière simultanée avec l’instauration d’une domination systématique des hommes sur les femmes et les enfants, système social qu’on appelle patriarcat[2]. Des anthropologues ont également mis en évidence que les sociétés où les hommes exercent le moins de pouvoir sur les femmes se caractérisent par les taux d’agressions interpersonnelles les plus bas et ce, quel que soit le type de violence ou la catégorie de population considérée (femmes, enfants ou hommes)[3]. C’est pourquoi nous considérons illusoire de vouloir analyser les violences conjugales isolément de ce contexte de domination masculine structurelle.

Quant au caractère instrumental de la violence masculine, il existe un certain consensus lorsque l’on parle de violences de guerre ou de sociétés que nous, populations occidentales, voyons comme éloignées de la nôtre, mais ce consensus s’évanouit lorsqu’il est question de violences « bien de chez nous », en particulier les violences conjugales et intrafamiliales.

En finir avec la surparticularisation de la violence physique

Une mise en lumière qui en laisse beaucoup dans l’ombre

Bien que la question des violences masculines conjugales[4] fasse l’objet d’un intérêt médiatique plus conséquent depuis #MeToo, il s’agit d’une médiatisation en trompe-l’œil, qui réduit le plus souvent la violence à sa seule dimension physique. Ce traitement médiatique alimente l’idée qu’il s’agit d’un problème certes fâcheux, mais somme toute marginal, causé par une frange d’individus un peu malades et, ce faisant, inaptes à contrôler leur violence, voire contrôlés par elle.

Les séquelles de la violence psychologique

Les spécialistes de la domination masculine dans le couple exhortent pourtant à se garder d’une vision trop singularisante des violences physiques : les coups à proprement parler constituent l’aboutissement possible de tout un continuum de violences psychologiques, souvent assorties de violences sexuelles et/ou économiques, instaurant progressivement et insidieusement un climat d’emprise. De manière significative, les enquêtes menées sur les féminicides conjugaux ne permettent pas toujours d’en conclure à des antécédents de violences physiques. Au Québec, aux États-Unis et en France, ce pourcentage a été estimé à environ un tiers – ce qui signifie que deux tiers des hommes qui assassinent leur compagne ou ex-compagne n’avaient vraisemblablement jamais levé la main sur elle auparavant[5]. Les agressions physiques constituent donc une composante possible mais non nécessaire à la caractérisation de la violence conjugales, et son absence ne doit en aucun cas être appréhendée comme un indicateur de moindre dangerosité pour la femme victime. Lundy Bancroft signale par ailleurs que le degré de violence psychologique est le meilleur facteur de prédiction du passage à l’agression physique[6]. Il souligne également que la violence sexuelle constitue la forme de violence conjugale la plus répandue, la plus transversale à tous les profils de conjoints agresseurs ; or, il s’agit là d’une violence indissociablement physique et psychologique.

Cet expert étatsunien intervenant auprès de conjoints violents depuis plus de trente ans englobe sous l’étiquette “conjoint violent” (abusive partner) tout homme qui “[fait] chroniquement sentir [sa] partenaire maltraitée ou dévalorisée[7]. Il insiste également sur le caractère injustifié du traitement particularisant réservé à la violence physique :

“Les cicatrices de la cruauté mentale peuvent être aussi profondes et durables que les séquelles de coups de poings ou de gifles mais ne sont généralement pas aussi visibles. En réalité, même parmi les femmes qui ont subi des violences physiques de la part d’un conjoint, la moitié voire plus reporte que c’est la violence émotionnelle de l’homme qui leur a causé le plus de dommages.”

Ses conclusions concernant les dommages causés par les différentes formes de violence conjugale convergent avec celles d’études ayant mis en évidence que les séquelles traumatiques de la torture psychologique étaient équivalentes à celles laissées par la torture physique[8].

Aux racines de la violence

Bancroft poursuit ainsi :

“Les différences entre l’homme verbalement violent et l’agresseur physique ne sont pas aussi grandes que beaucoup de gens le croient. Le comportement de l’un comme de l’autre se nourrit des mêmes racines et est mû par le même mode de pensée.”[9]

Il rejoint en cela les analyses posées par les féministes depuis plusieurs décennies, à savoir que les différentes formes que revêt la violence masculine conjugale n’ont pas seulement les mêmes effets en termes de séquelles, mais également les mêmes causes : elles puisent leurs racines dans l’intime conviction de ces hommes que les femmes – à plus forte raison la leur – sont là pour les servir (les anglophones parlent d’entitlement). La totalité du spectre de cette violence, depuis la contrainte la plus explicite jusqu’à la manipulation la plus insidieuse, vise une même finalité : asseoir le contrôle qui leur permet d’imposer leur volonté d’être servis et obéis. Que les contours des “prestations” qu’ils estiment leur être dues et des stratégies qu’ils déploient pour arriver à leurs fins varient d’un individu à un autre ne fait que masquer leur point commun fondamental : le rapport utilitariste qu’ils entretiennent à leur partenaire, et sa conséquence logique, leur usage instrumental de la violence. Rudolf Rausch, également spécialiste de la question, affirme ainsi :

“Ce qui explique pourquoi il y a autant de violence conjugale c’est que, d’une part, au niveau de la construction sociale, depuis bien longtemps et jusqu’à très récemment, les hommes pouvaient essentiellement se servir de la violence pour arriver à leurs fins impunément et ils étaient même encouragés à utiliser ce moyen-là. Et d’autre part, au niveau individuel, il est sûr que cette violence-là est très rentable : à chaque fois qu’on y a recours, habituellement on a gain de cause, on arrive à nos fins, ce qui fait qu’il y a un renforcement presque immédiat à son utilisation. Plus il y a d’individus qui l’utilisent, plus la construction sociale de la violence se maintient et plus cette construction se maintient, plus il y a d’individus qui se croient autorisés à y recourir. […] Cela permet de rapatrier un peu plus la responsabilité des hommes : la violence n’est plus un geste réactionnel, mais instrumental, axé sur l’obtention d’un but. […] c’est un geste qu’on peut identifier et nommer, de même que l’intention derrière le geste, mais en plus on constate que, en général, cela a fonctionné et que l’homme a effectivement eu gain de cause.”[10]

Pour Marie-France Hirigoyen, experte de l’emprise conjugale, le recours à la force physique est dès lors à comprendre comme pleinement rationnel : 

“On ne peut pas parler de violence physique sans parler de violence psychologique car il existe un continuum entre les deux. Quand un homme frappe sa femme, son but n’est pas de lui mettre un œil au beurre noir mais de lui faire peur afin de la soumettre et de garder le pouvoir. L’enjeu de la violence, c’est toujours la domination. La plupart du temps, la violence physique n’intervient que si la femme résiste au contrôle et à la violence psychologique.”[11]

La violence sexuelle a ceci de spécifique qu’elle est à la fois un outil et une fin de la domination masculine, notamment au sein du couple.

La violence conjugale est délibérée

Il nous paraît fondamental d’insister sur ce point, car les conjoints violents tirent activement parti du mythe selon lequel les hommes ne sont pas pleinement conscients du mal qu’ils font et/ou qu’ils le font malgré eux, comme si leur violence était quelque chose qu’ils subissaient. Il suffirait qu’ils comprennent pourquoi ils font ce qu’ils font et qu’ils apprennent comment ne plus le faire pour qu’ils cessent de le faire. Mais, que ce soit avec les mains ou avec les mots, les coups que les hommes portent à leur compagne ne résultent ni d’incontrôlables éruptions émotionnelles, ni d’une sorte de malentendu qu’une simulation en réalité virtuelle ou un travail de “pédagogie” féministe – aussi assidu soit-il – suffirait à dissiper : ils savent ce qu’ils font et pourquoi ils le font.

Conjugué au dressage précoce – et féroce – des filles au rôle de bienfaitrices de la communauté pétries d’abnégation, ce mythe des-hommes-qui-ne-se-rendent-pas-compte est un moyen redoutable d’asseoir leur emprise sur les femmes, tant à l’échelle individuelle que collective. « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! « , nous serine-t-on depuis au moins 2000 ans. « Éduque-les à devenir meilleurs ! » nous enjoint-on désormais en prime – qui plus est, au nom du féminisme. Il s’agit là du terreau sur lequel les conjoints violents peuvent semer la confusion dans l’esprit de leurs compagnes : “Chérie, je ne comprends pas pourquoi je suis comme ça, c’est plus fort que moi et j’en souffre tellement, toi seule peux m’aider à devenir une meilleure personne !” C’est ainsi qu’ils les enchaînent à eux.

Lundy Bancroft explique que, par-delà la diversité de leurs profils, les conjoints violents ont en commun de jouer sur l’alternance imprévisible entre leur côté “Docteur Jekyll” et leur facette “Mister Hyde” afin de plonger leur conjointe dans un abîme d’incompréhension : comment peut-il avoir autant de bons côtés et me faire quand même autant de mal ? 

La réponse de Lundy Bancroft à cette question est sans appel :

“J’ai fini par me rendre compte, à travers mon expérience auprès de milliers d’agresseurs, que le conjoint violent veut être un mystère. Pour ne pas subir les conséquences de ses actes et éviter d’affronter son problème, il doit convaincre tout son entourage que son comportement est incompréhensible. Il a besoin que sa conjointe se concentre sur tout sauf sur la cause réelle de son comportement. (…) Dans l’esprit de l’agresseur, il existe un monde de croyances, de perceptions et de réponses qui s’assemblent de manière étonnamment logique. Son comportement est cohérent. Sous la façade de l’irrationalité et de l’explosivité, il y a un être humain avec un problème compréhensible et soluble. Mais il ne veut pas que vous le compreniez.”[12]

Une femme a très peu de chances de parvenir à quitter un conjoint maltraitant tant qu’elle reste convaincue d’avoir la possibilité de l’amener à changer. Et, tant qu’elle restera à ses côtés, il aura tout le loisir de continuer à la meurtrir, en instaurant une escalade graduelle de la violence qui aura pour effet de resserrer de plus en plus sur elle l’étau de l’attachement traumatique, caractéristique des situations d’emprise.

Faire croire aux femmes qu’elles peuvent se prémunir de la violence des hommes en sondant leur cœur pour le soigner, telles des infirmières de l’âme, n’est pas seulement mensonger – c’est criminel, car cela contribue à mettre les femmes en danger. Ce qui est stéthoscope pour les unes est harpon pour les autres. En finir avec le mythe des-hommes-qui-ne-se-rendent-pas-compte et rendre aux agresseurs leur responsabilité est donc à la fois une étape, certes douloureuse, mais incontournable du cheminement thérapeutique pour surmonter les séquelles d’une relation violente et un impératif politique dans la lutte globale contre les violences patriarcales.

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[1] Peytavin, L. (2021). Le coût de la virilité : Ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme les femmes. S.N. Éditions Anne Carrière.

[2] Voir par exemple : Cohen, C. (2019). Femmes de la préhistoire. Paris, Tallandier ; Lerner, G. (1986). The Creation of Patriarchy. Women and History (Vol. 1). New York and Oxford, Oxford University Press ; Patou-Mathis, M. (2013). Préhistoire de la violence et de la guerre. Paris, Odile Jacob.

[3] Voir par exemple : Sanday, P. Reeves. (1981). The Socio‐Cultural Context of Rape: A CrossCultural Study. Journal of Social Issues, 37(4): 5‑27 ; Sanday, P. Reeves. (2003). Rape-free versus rape-prone: How culture makes a difference. In: C. B. Travis (ed.). Evolution, Gender and Rape. Cambridge (Mass.), MIT Press, 337-361 ; Watson-Franke, M-B. (2002). A world in which women move freely without fear of men: An anthropological perspective on rape. Women’s Studies International Forum, 25(6): 599-606.

[4] Dans le sillage de Patrizia Romito, nous estimons que les termes « violence domestique » et « violence conjugale » sont des euphémismes occultant le sens unidirectionnel de la violence, tant à l’échelle sociétale qu’interpersonnelle. Les termes « violences maritales », « violences masculines conjugales » ou encore « violence masculine sur la compagne ou l’ex-compagne » nous semblent à ce titre offrir un reflet sociologique plus juste de la réalité genrée de ces violences. Romito, P. (2006) Un silence de mortes. La violence masculine occultée. Paris, Syllepse, 2006, p. 39. Voir aussi : Debauche, A. Hamel, C. (2013). La violence comme contrôle social des femmes. Entretien avec Jalna Hanmer, sociologue britannique. Nouvelles Questions Féministes, 32(1): 96-111.

[5] Boisvert, R. et Cusson, M. (1999). Homicides et autres violences conjugales. In: Jean Proulx, Maurice Cusson et Marc Ouimet. Les Violences criminelles. Québec, Les Presses de l’Université Laval, 77-90 ; Campbell, J. C. et alii. (2003). Risk factors for femicide in abusive Relationships: Results from a multisite case control Study. American Journal of public Health, 93(7): 1089-1097 ; Ministère de la Justice (2019). Mission sur les homicides conjugaux, en ligne.

[6] Bancroft, L. (2003). Why Does He Do That?: Inside the Minds of Angry and Controlling Men. New York, Berkley Books, p. 162.

[7] Ibid., p. xvi.

[8] A propos des tortures de guerre, voir notamment : Basoglu, M., Livanou, M., Crnobaric C., et al. (2005). Psychiatric and Cognitive Effects of War in Former Yugoslavia: Association of Lack of Redress for Trauma and Posttraumatic Stress Reactions ». JAMA, 294(5): 580–590.

[9] Bancroft, L. Op. cit., p. 8.

[10] Dufresne, M. (2002). La danse avec l’ours : Entretien avec le psychologue québécois Rudolf Rausch. Nouvelles Questions Feministes, 21(3) : 28-46, en ligne.

[11] Hirigoyen, M-F. (2009). De la peur à la soumission. Empan, 1(73): 24-30, p. 24.

[12] Bancroft, L. Op. cit., p. 18 et 20.